Mises à pied de professionnels : la STM dépose la procédure qu’elle souhaite voir dans la prochaine convention

🎯 La fin de la garantie de non-mise à pied et d’une réelle sécurité d’emploi : une STM plus humaine?

Mercredi dernier, votre comité de négociation a reçu la proposition de l’employeur en ce qui concerne la sécurité d’emploi. Et accrochez-vous, ça frappe fort.

En bref, leur objectif est clair. Dans la prochaine convention, la STM souhaite pouvoir procéder à des mises à pied de professionnels permanents.

Ils veulent avoir la possibilité de cibler des équipes pour y couper un certain nombre de postes, au gré des enveloppes de financement, des modes et des priorités politiques du moment. Le tout en considérant l’ancienneté seulement au sein de l’équipe (la section), et non l’ancienneté comme professionnel STM. Donc, tout le monde serait à risque.

Oui, même vous.

 

📌 Ce que propose l’employeur

Dans le cadre de la nouvelle convention collective, l’employeur propose :

  • De retirer la garantie de non-mise à pied qui existe depuis la création de notre syndicat
  • De retirer tout mécanisme de relocalisation pour les permanents de moins de 24 mois d’ancienneté syndicale
  • De rendre tout le monde à risque de perdre son emploi, sans égard à leur ancienneté comme professionnel
  • Et de bonifier leur offre salariale à la condition qu’on accepte ce recul impensable

 

Prenons le temps de bien comprendre la mécanique que nous propose la STM.

✂️ La coupure

Prenons le cas fictif d’Éric, analyste principal (groupe 12) à la STM depuis 10 ans. Sa section de six analystes et deux analystes principaux est ciblée pour des coupures. La direction invoque une réduction du volume d’activités. Les trois analystes les moins anciens de la section sont coupés, tout comme Éric, qui a deux ans moins d’ancienneté syndicale que son collègue analyste principal.

Parmi les trois analystes coupés se trouve Geneviève, embauchée comme permanente à la STM il y a 18 mois. Puisqu’elle n’a pas encore atteint 24 mois d’ancienneté, elle ne bénéficie d’aucune sécurité d’emploi. Elle se retrouve sur le champ au chômage.

Éric et ses deux autres collègues analystes se retrouvent en relocalisation.

 

♻️ La relocalisation

Éric et les autres professionnels en relocalisation continuent tous à travailler à la STM, sans avoir de poste fixe. Un sursis qu’on leur accorde pendant maximum un an. Ils sont automatiquement considérés prioritairement sur tous les affichages de postes de professionnels sur lesquels ils se qualifient.

Quelques mois plus tard, la dotation informe Éric qu’il s’est qualifié sur un poste d’analyste (groupe 11). Puisqu’accepter ce poste impliquerait une diminution de classe salariale, Éric refuse. Il souhaite retrouver un poste d’analyste principal.

Son ex-collègue Khalid, avec 3 ans d’ancienneté syndicale, est le moins ancien des employés en relocalisation qui se qualifient sur ce poste. S’il refusait, il se retrouverait automatiquement au chômage et la STM garderait son nom sur une liste de rappel. Khalid accepte le poste à contrecœur, même s’il ne maîtrise pas ce secteur d’activités aussi bien que son ancien.

Malheureusement pour Éric, douze mois se sont écoulés depuis la coupure de son poste, et il n’a encore trouvé aucun poste qui lui convenait et sur lequel il se qualifiait. Éric se retrouve automatiquement au chômage et sur la liste de rappel.

 

☎️ La liste de rappel

Maintenant au chômage, Éric se cherche un nouvel emploi, mais le contexte économique est très difficile. Pendant 24 mois, il a encore la possibilité de postuler sur les postes affichés à l’interne à la STM. Sa candidature sera traitée dans le bassin 1, avec celles de tous les autres professionnels mis à pied et en relocalisation.

Si après 24 mois, Éric n’a toujours pas trouvé de nouveau poste à la STM, il perd son lien d’emploi, ses 11 ans d’ancienneté et son droit de postuler sur des postes à l’interne. C’est la fin définitive de sa carrière à la STM.

On n’exagère pas. Ce sont exactement les effets que pourrait avoir le texte que l’employeur nous a déposé mercredi dernier.

 

💰 « Vendre » la sécurité d’emploi : une fausse bonne idée

L’employeur propose de bonifier son offre salariale pour monnayer ce recul. Mais attention :

⚠️ Leur offre salariale actuelle n’est qu’une première offre : une négo salariale ne se règle jamais sur une première offre

  • La STM avoue à la table de négo et dans les médias qu’ils disposent d’une enveloppe plus grande que celle déjà déposée pour régler les négos!
  • Les conventions collectives qui se signent au Québec ces mois-ci, incluant celles dans d’autres sociétés de transport, atteignent presque le double du 11,5% qui nous est actuellement offert.
  • Notre directrice générale a bénéficié d’une hausse de 6,5% de sa rémunération sur un an.

 

🚨 Ce que la STM vous offre :

  • Bonifier leur offre salariale. De combien? Mystère. Ils attendent qu’on cède avant de dévoiler leur jeu.
  • Une hausse du stress et de l’insécurité : Sans protection, chaque employé devient plus vulnérable, même les plus anciens.
  • Nous faire accepter des reculs impensables avant de nous déposer une offre salariale digne de ce nom.

Ce que vous perdriez :

  • La possibilité de planifier votre avenir professionnel avec confiance
  • La stabilité de votre emploi et des équipes de travail
  • Un pouvoir syndical contre l’arbitraire : Sans notre garantie de non-mise à pied, il sera plus difficile de contester ou de défendre efficacement une perte d’emploi injuste ou des décisions arbitraires et inéquitables.
  • Notre principal levier de négociation pour faire des gains sur nos conditions de travail

 

On peut obtenir des augmentations comparables au marché sans vendre nos protections

  • Refuser la perte de sécurité d’emploi n’exclut pas de continuer à négocier nos priorités :
  • Des augmentations de salaire dignes de notre expertise et du marché
  • Une flexibilité dans l’aménagement de notre temps de travail
  • Des congés supplémentaires
  • Un encadrement de la sous-traitance

 

👉 En étant mobilisés et en négociant intelligemment, on peut gagner sans sacrifier nos fondations.

 

Le vrai risque à long terme, c’est une STM vidée de son expertise

Dans l’avenir, sans sécurité d’emploi pour les professionnels, la direction pourrait choisir de s’orienter vers une sous-traitance quasi complète dès la phase de conception des projets. Le gouvernement a récemment donné à la STM plus de latitude dans ses modes de sous-traitance en favorisant les approches dites « collaboratives », de type design-build, où un consortium de firmes se voit confier l’ensemble d’un projet, de la conception à la mise en œuvre. Dans un tel modèle, les équipes professionnelles de la STM pourraient être réduites au minimum et leur rôle se limiterait à superviser les contrats avec les firmes sous-traitantes.

 

😰 Vers un climat de travail encore plus stressant et toxique

  • La sécurité d’emploi offre aux professionnels de la prévisibilité dans la planification de leur carrière.
  • De plus, une organisation du travail où chacun est à risque d’être mis à pied cause un stress permanent, en plus de donner aux gestionnaires des leviers de pression et des outils de manipulation anxiogènes.
  • « Si tu n’es pas content de ton poste, si tu te plains que je refuse tes vacances, si tu dénonces que je ne paye pas ton temps supplémentaire, je peux te remplacer facilement. J’en connais plusieurs qui voudraient ta job.» C’est le genre de situation couramment observée dans de grandes entreprises du secteur privé.

 

🙄 Nous pousser vers la grève pour mieux nous discréditer : une diversion dans laquelle on refuse d’embarquer

  • Depuis qu’ils sont syndiqués, les professionnels de la STM n’ont jamais fait la grève.
  • La grève est un moyen, et non une fin. Nous avons toujours privilégié des relations de travail structurées et saines. Des positions bien documentées, justes, fermes quand il le faut et respectueuses de nos interlocuteurs.
  • Dans cette négo, on dirait presque l’employeur s’organise pour que nous allions en grève plus tôt que tard. Comme si la STM souhaitait qu’on prenne une décision rapide, sur un coup de tête. Ils n’attendent que ça. Pour que le jour venu, ils sortent dans les médias pour nous discréditer, pour diaboliser notre sécurité d’emploi. Nos « jobs garanties à vie pendant 30 ans », c’est ça qui met la STM en faillite, diront-ils. La CAQ sera morte de rire.
  • Leur stratégie dans cette négo est-elle de tourner le dos à la négociation raisonnée qu’ils ont pratiquée avec nous pendant 30 ans? Monter l’opinion publique contre nous?
  • Notre réponse : nous ne tomberons pas dans leur piège, nous ne jouerons pas à ce jeu.

 

💬 Notre message est clair

❌ Nous refusons de troquer une condition de travail essentielle contre les augmentations qui nous sont dues.

✅ Nous continuons à négocier sérieusement, comme des professionnels, et à nous mobiliser pour une bonne convention collective, raisonnable et digne de notre expertise.

🤝 Le syndicat vous représente. Votre force, c’est votre solidarité.

 

🗣️ Vous avez votre mot à dire

👉 Utilisez nos fonds d’écran Teams, portez votre macaron (demandez-le à votre délégué), écrivez un mot de soutien au comité de négo comme message de statut sur Teams.

💡 Parlez à vos délégués et à vos collègues, organisez des cafés ou des dîners sur ce sujet pendant vos journées en présentiel, invitez-y un membre du comité de négo!

⚔️ Tenez-vous prêts. Nous ne céderons pas, mais nous aurons besoin de l’appui et du travail de chacun d’entre vous.

Ensemble, nous sommes les pros.

 

Votre comité de négociation,
Chantal Dubuc
Pierre-Louis Fortin-Legris, conseiller syndical
Marc Glogowski
Émanuelle Leclerc
Benoit Tessier

Après 18 séances de négo, où en sommes-nous?

Voici un aperçu des enjeux qui font l’objet des discussions les plus animées dans le cadre des négociations. Le syndicat reste pleinement mobilisé pour défendre vos droits et améliorer nos conditions de travail !

Nous résumons ici les informations que nous avons communiquées aux 400 professionnel.le.s qui étaient en ligne hier lors de notre midi discussion.

Toutes ces informations reflètent l’état actuel des discussions et rien n’est « officiel » tant qu’un projet d’entente n’a pas été présenté et adopté en assemblée générale.

 

  • Retrait du PRPI

Les évaluations de rendement se feraient désormais sans outil standardisé, au jugement des gestionnaires… mais le montant forfaitaire lié à l’atteinte des objectifs est retiré sans compensation. Nous réclamons son intégration aux échelles salariales et une réelle reconnaissance de la performance.

 

  • Délai de carence et de validité

La partie patronale veut imposer un délai de validité de 12 mois aux résultats des processus de dotation, en plus du délai de carence actuel. Cela empêcherait les employés de se reprendre après un résultat passable : nous demandons l’abolition du délai de carence et refusons cette nouvelle contrainte.

 

  • Semaine de travail à 32, 35 ou 40 heures

Le modèle proposé permettrait à chacun de choisir son horaire. Le passage de 36 à 35 heures se ferait sans baisse de salaire, et vise à harmoniser nos conditions de travail avec celles des autres employés syndiqués. Les professionnel.le.s auraient de plus le choix de réduire leur semaine de travail à 32 heures, avec baisse du salaire hebdomadaire de base, ou de l’augmenter à 40 heures, avec augmentation du salaire hebdomadaire de base.

Ceux qui choisiraient de travailler 40 heures auraient l’avantage de cotiser davantage à leur régime de retraite. La proposition est sur la table… mais la direction veut s’accorder le droit de réduire unilatéralement les heures, selon les fluctuations de la charge de travail… nous défendons une structure claire, équitable et prévisible pour tous.

 

  • Garantie de non-mise à pied

Cette protection essentielle est en place depuis la création du syndicat. Comme à chaque négo, la direction refuse de la reconduire. Il s’agit d’un point de litige important.

 

  • Articles 515 et 516 : sécurité d’emploi

La clause 515 protège les employés en cas de réorganisation : leur poste peut être aboli, mais ils ont un droit prioritaire à la relocalisation pendant un an. La direction veut désormais exclure de cette protection ceux ayant moins de 36 mois d’ancienneté.

En cas de réduction de la main d’œuvre, la clause 516 assure que les employés ayant le plus d’ancienneté peuvent conserver un poste en « bumpant » leurs collègues ayant moins d’ancienneté, qui restent toutefois sur une liste de rappel. Elle n’a jamais été appliquée grâce à la garantie de non-mise à pied… mais la partie patronale martèle qu’elle souhaite la voir disparaitre !

Notons que la STM propose de monnayer ces clauses, contre des avantages salariaux. Racheter vos droits… mais à quel prix ?

 

  • Augmentations salariales

La partie patronale propose 11,5 % sur 5 ans. C’est bien en dessous des comparables : une telle offre ne permet ni d’attirer ni de retenir les talents ! À titre de rappel, nous demandons 24% d’augmentation sur 5 ans.

 

  • Vacances et congés

Aucune bonification n’est envisagée, à moins que nous renoncions à davantage de droits, pour « l’autofinancer » selon l’expression qu’on nous sert à la table. Pour l’instant, les discussions n’avancent pas.

 

  • Moyens de pression et grève

Vous avez adopté en assemblée générale à la fin avril un plan de moyens de pression, que nous continuons à mettre en exécution. Des macarons « en négo » sont d’ailleurs en cours de distribution via vos délégués syndicaux.

Mais si jamais toutes les demandes de recul que la STM nous impose sont maintenues, si l’offre salariale demeure aussi déconnectée du marché, pourrions-nous adopter un mandat de grève?

Si on en venait à ce point dans les prochaines semaines, sachez que le SEPB 610, par son affiliation au SEPB-Québec et au COPE-SEPB, a accès à un fonds de grève qui assurerait à chaque syndiqué.e l’accès à une prestation de grève. Le SEPB 610 lui-même a accumulé depuis 30 ans un actif appréciable qui pourrait permettre de bonifier les prestations de grève versées par nos associations nationales.

Nous avons les moyens de défendre nos droits et nos revendications.

 

Pour suivre l’évolution des discussions ou poser vos questions, n’hésitez pas à vous référer à votre délégué syndical !

En solidarité avec nos collègues de l’entretien en grève, on ne franchit aucune ligne de piquetage

À compter de lundi, nos collègues de l’entretien syndiqués avec la CSN seront en grève. Des lignes de piquetage seront certainement dressées devant les lieux de travail que nous partageons avec eux.

Faisant face à des enjeux de négociation semblables aux nôtres – coupures de postes, sous-traitance, offres salariales insuffisantes, menaces de perte de sécurité d’emploi – et après plus de 75 rencontres de négociation, nos collègues en sont rendus à augmenter la pression sur la STM pour faire avancer la négo vers des propositions propices à un règlement.

Le SEPB 610 soutient les revendications de nos collègues. C’est en guise de solidarité que nous demandons à l’ensemble des 800 professionnels syndiqués de ne franchir aucune ligne de piquetage tenue par nos collègues, devant quelque lieu de travail de la STM que ce soit.

Aucun gestionnaire ne peut vous imposer de franchir une ligne de piquetage.

Du 9 au 17 juin, nous vous encourageons fortement à privilégier le télétravail.

 

Que faire si :

Mon gestionnaire m’impose de venir au travail

Les journées en présentiel sans besoin opérationnel valable (ex : participer à une réunion d’équipe qui pourrait se tenir par Teams) ne devraient pas être imposées pendant la grève. Rappelez à votre gestionnaire que vous ne traverserez pas de ligne de piquetage. Référez-vous à votre délégué syndical ou contactez le comité exécutif pour être appuyé et convaincre votre gestionnaire de ne pas imposer de présentiel pendant la grève.

 

Je me présente au travail et je fais face à une ligne de piquetage

Les grévistes ne vous empêcheront pas physiquement de passer, mais nous vous demandons, par solidarité, de les saluer et de rebrousser chemin. Contactez votre gestionnaire, informez-le que vous êtes dans l’impossibilité de vous présenter sur les lieux de travail. Proposez de retourner en télétravail ou de vous rendre dans un autre lieu de travail.

Contactez-nous également. Nous ferons en sorte que vous ne subirez aucune représaille pour avoir exercé ce mot d’ordre syndical de respecter les lignes de piquetage de nos collègues.

 

Nos collègues des autres syndicats sont solidaires de nos propres revendications dans cette négo. La collaboration intersyndicale est l’une de nos grandes forces pour obtenir une bonne convention collective. C’est la moindre des choses de faire notre part en respectant les lignes de piquetage dressées par nos collègues. Merci de votre solidarité!

Manif des employés d’entretien: les pros étaient présents

« Ce que je dis au gouvernement et à la STM, c’est : assumez votre responsabilité. Arrêtez de croire qu’on va céder. Arrêtez de faire des économies sur notre dos. La solution ne passera jamais par le recul de nos droits. Faîtes des offres dignes à vos employés! »

– Marc Glogowski, président du SEPB 610

Plusieurs centaines de nos collègues de l’entretien se sont rassemblés dimanche dernier au centre-ville pour réclamer de meilleures offres de la part de la STM sur les tables de négociation.

Diverses organisations militantes et environnementales ainsi que des représentants du SCFP 2850 et du SEPB 610 ont aussi marché avec eux pour les appuyer.

Dans son discours, le président du SEPB 610 Marc Glogowski a mis l’accent sur les enjeux que nous partageons avec l’entretien sur notre table de négo. « La STM veut nous imposer plus de flexibilité, plus de sous-traitance et tout ça avec des augmentations limitées à 2,5% par année. »

D’autres mobilisations seront organisées, tant que la STM ne bonifiera pas ses offres et ne retirera pas ses demandes de recul, à notre table de négo et aux autres.

Voyez quelques autres photos de l’événement ici:

Adoption du projet de loi 89: un bouleversement aux lourdes conséquences pour le Québec

Le projet de loi 89, adopté aujourd’hui, aura de lourdes conséquences pour l’ensemble de la main-d’œuvre du Québec. « Le premier ministre et son ministre du Travail n’ont vraisemblablement pas saisi l’ampleur des dégâts qu’occasionnera sa nouvelle législation. Il s’agit d’une journée sombre pour les travailleuses et les travailleurs », dénoncent les porte-paroles Robert Comeau de l’APTS, Luc Vachon de la CSD, Caroline Senneville de la CSN, Éric Gingras de la CSQ, Mélanie Hubert de la FAE, Julie Bouchard de la FIQ, Magali Picard de la FTQ, Christian Daigle du SFPQ et Guillaume Bouvrette du SPGQ.

Des conséquences pour toutes les personnes salariées du Québec

Il ne fait aucun doute pour les organisations syndicales que les impacts du projet de loi se feront sentir bien au-delà des personnes syndiquées. « Nous le répétons, les gains obtenus par la négociation exercent une pression positive sur les milieux non syndiqués, obligeant les employeurs à s’ajuster pour demeurer compétitifs. C’est à l’ensemble de la main-d’œuvre québécoise que le gouvernement s’attaque en limitant la capacité des travailleuses et des travailleurs à défendre et à améliorer leurs conditions de travail », déplorent les porte-paroles.

Une menace à la paix industrielle

Les règles entourant le recours et l’exercice de la grève permettaient jusqu’ici de maintenir l’équilibre fragile, mais essentiel entre les travailleuses, les travailleurs et les patrons. Les organisations syndicales ne s’expliquent pas pourquoi Jean Boulet a voulu tout bouleverser, si ce n’est pour assujettir l’ensemble des personnes salariées au bon vouloir des employeurs et pour faire plaisir au patronat ainsi qu’à un conseil des ministres aux tendances antisyndicales. « L’encadrement entourant l’exercice du droit de grève, qui était somme toute limitatif, offrait aux travailleuses et aux travailleurs la possibilité d’améliorer leurs conditions à l’intérieur de balises claires. Le ministre semble s’être trouvé des prétextes pour bafouer leurs droits et, de ce fait, il menace la paix industrielle », évoquent les représentants syndicaux. « Il nous semble clair que les limitations au droit de grève contenues dans cette législation ne passeront pas le test des tribunaux. Les constitutions, tant canadienne que québécoise, ainsi que l’arrêt Saskatchewan sont sans équivoque à ce propos. Les droits syndicaux sont aussi des droits humains. »

Des gains obtenus grâce aux luttes

Au fil des décennies, de nombreuses avancées sociales bénéficiant à l’ensemble de la société ont été obtenues grâce aux luttes menées par les travailleuses et les travailleurs syndiqués. L’équité salariale, l’implantation du réseau des CPE, le salaire minimum, les congés parentaux sont quelques-uns des gains obtenus grâce à la mobilisation syndicale. « Ce sont nos moyens de pression et nos grèves qui ont permis à des millions de Québécoises et de Québécois de bénéficier de ces droits. Priver les travailleuses et les travailleurs de leur capacité à lutter, c’est freiner les progrès de toute la société québécoise », insistent les porte-paroles.

« Le lien de confiance est rompu »

Dès l’évocation par Jean Boulet de ses intentions, à la fin 2024, les organisations syndicales ont invité le ministre du Travail à la prudence. « Nous avons rapidement saisi que le ministre ne serait pas ouvert à la discussion afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tous. D’ailleurs, nous nous expliquons mal cette volte-face complète de la part du ministre du Travail, qui a drastiquement

changé de ton à partir de ce moment : il a choisi de rompre le dialogue avec les travailleuses et les travailleurs du Québec. Le lien de confiance est rompu », concluent les porte-paroles.

Avez-vous remarqué nos affiches?

Le comité de mobilisation a procédé à une petite opération affichage pour souligner le lancement de notre plan de moyens de pression et le début des six jours par mois de présentiel obligatoire.

Simultanément, sur tous les étages du 2000 Berri, de la Tour GR, du Complexe Crémazie et de la Place Bonaventure, des affiches rappelant nos enjeux de négociation ont fait leur apparition.

Dans plusieurs endroits, elles sont encore en place. Ailleurs, certaines réimpressions auront certainement lieu…

Préparation de l’opération:

Album photo des lieux STM ainsi redécorés.

Au 2000

 

À Crémazie / Tour GR

 

À Bonaventure

 

La direction sur la défensive

Le SEPB 610 a réagi la semaine dernière à la révélation de La Presse au sujet de la rémunération 2024 de Marie-Claude Léonard : 6,5% d’augmentation sur un an pour atteindre 474 000$.

Tandis qu’un journaliste de La Presse nous apprend cette information, la STM offre toujours à ses employés des augmentations de 11,5% sur 5 ans.

Et tandis qu’on entend entre les branches que les « comités d’optimisation » supposés trouver des économies de 100 millions $ récurrents accouchent de résultats bien en deçà des attentes, le président du CA de la STM, Éric Alan Caldwell, se fait questionner jusqu’au conseil municipal sur le maintien du coûteux modèle de sous-traitance en place au GMA (à 33:25 dans la vidéo). Pourquoi ne pas rapatrier les projets restants à l’interne et ainsi maximiser l’expertise en place et sauver des millions $ en contrats de services professionnels?

 

Priorités

Ces exemples en viennent à semer le doute sur les choix et les priorités de la haute direction. Tous conviennent que le financement est insuffisant. Mais comment nos dirigeants peuvent-ils répéter que « chaque dollar compte » et qu’il faut requestionner nos dépenses, alors que les firmes de génie-conseil continuent de faire de bonnes affaires en planifiant les prochains projets de maintien d’actifs à la STM, ceux-là même qui ne sont, aux dernières nouvelles, pas financés?

Comment peuvent-ils consentir à 6,5% sur un an d’augmentation pour la directrice générale et se limiter à 11,5% sur cinq ans pour les professionnels?

Ces professionnels formés et expérimentés qui s’en vont améliorer leur sort chez Hydro-Québec ou ailleurs. Alors que ceux qui restent tombent démotivés, subissent une dégradation de leur climat de travail, sont ballotés dans une énième réorganisation ou sombrent en épuisement professionnel.

On entend ce genre d’histoire quotidiennement. On s’imagine les gains de productivité et d’efficacité qu’il y aurait à faire si on s’attardait davantage au vécu et à l’expertise des professionnels.

À six jours par mois au bureau, on devrait trouver le temps de s’en jaser.

L’entretien en grève le 25 mai

Nos 2400 collègues de l’entretien tiendront une journée de grève le dimanche 25 mai prochain.

Conformément à l’orientation prise en début de négo et réitérée dans notre plan de moyens de pression, le SEPB 610 est solidaire et démontrera son soutien aux grévistes le 25 mai.

Vous êtes tous et toutes invités à vous joindre à nous au rassemblement prévu à 13h00 au square Dorchester, sous les drapeaux du SEPB 610.

Bien qu’il s’agisse d’un dimanche et que très peu d’entre nous risquent d’être au travail, nous demandons à tous les professionnels de ne pas traverser les lignes de piquetage de nos collègues de l’entretien. Si jamais la gestion vous demandait de vous présenter sur les lieux de travail pendant la grève, contactez-nous sans tarder. Nous nous assurerons de faire respecter vos droits et de ne pas vous placer dans une situation délicate.

 

Le SCFP 2850 vote pour 10 jours de grève

Nos collègues du personnel administratif, technique et professionnel (SCFP 2850) ont donné à leur syndicat la semaine dernière le mandat d’exercer jusqu’à 10 jours de grève au moment jugé opportun. Aucune date n’a encore été annoncée, mais ce mandat donne une idée du ras-le-bol sur les différentes tables de négociation.

 

Et nous?

Nous avons cette semaine notre 16e rencontre de négociation avec la STM. C’est presque deux fois moins que le SCFP 2850 avec qui la STM a commencé à négocier plus de trois mois avant nous. Nous ne sommes pas rendus au même point. Nous débutons à peine le déploiement du plan de moyens de pression que vous nous avez donné le mandat de mettre en œuvre.

Nous comptons là-dessus et sur nos propositions constructives en négo pour faire avancer nos priorités.

Si on arrivait au point où on considérerait que notre mandat de moyens de pression n’était plus suffisant pour faire bouger l’employeur, on vous le fera savoir et on discutera avec vos délégués, puis en assemblée générale, des autres options qui s’offriront à nous.

Solidarité.

Participation record à l’assemblée générale: un premier plan de moyens de pression adopté à 95%

Vous avez été plus de 310 à participer à l’assemblée générale qui s’est tenue sur deux lundis midis, le 28 avril dernier et aujourd’hui le 5 mai. Il s’agit d’un taux de participation exceptionnel de près de 40% des quelque 798 professionnel.le.s syndiqué.e.s que nous sommes actuellement. Merci!

Il y avait donc un grand intérêt pour entendre et questionner le comité de négociation sur l’avancement de leurs travaux face à la partie patronale. Vos questions lucides et pertinentes contribuent à la réflexion et aux orientations que celui-ci adoptera pour la suite des choses.

 

Un premier plan de moyens de pression

Pour la première fois de son histoire, le SEPB 610 a adopté en assemblée générale un plan complet de moyens de pression comprenant des actions de visibilité, de communication, de rassemblement et de solidarité avec les autres syndicats de la STM.

Soumise au vote, la proposition du comité de mobilisation a recueilli l’appui de 95% des membres présents à l’assemblée. Merci de votre confiance!

N’oubliez pas d’utiliser la signature courriel, la pastille Teams et les fonds d’écran Teams ci-joints. D’autres actions seront également déployées prochainement. À surveiller!

 

Une confiance renouvelée envers le comité exécutif

C’est à 98% que vous avez appuyé la proposition de prolonger le mandat des cinq membres du comité exécutif du syndicat, dont le mandat de trois ans se terminerait autrement cette année.

Puisque nous sommes en négociation d’une nouvelle convention collective, l’assemblée générale a le pouvoir de choisir de ne pas organiser de nouvelle élection et de prolonger le mandat du comité exécutif sortant, ce que l’assemblée a appuyé à 98%.

Merci de votre confiance!

L’élection du prochain comité exécutif sera organisée après la signature de la prochaine convention collective ou, au plus tard, en octobre 2026.

 

Des Statuts et Règlements amendés, pour favoriser de futures campagnes de syndicalisation

Finalement, l’assemblée a accepté à 91% la proposition d’ajout de mesures transitoires aux Statuts et Règlements du SEPB 610 afin de permettre au SEPB-Québec de mener des campagnes de syndicalisation au nom de la section locale 610, auprès d’autres groupes de professionnels du transport collectif.

Éventuellement, d’autres groupes syndiqués pourraient cohabiter avec le nôtre, celui des professionnel.le.s de la STM, au sein de la section locale 610. Chaque unité demeurerait indépendante financièrement et chacune continuerait d’être dirigée par son propre comité exécutif, comme c’est déjà le cas dans d’autres sections locales du SEPB.

 

Bon début de semaine à tous et à toutes!

Le 28 avril, ne les oublions pas: la FTQ souligne le Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) souligne le Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail ce 28 avril. Encore une fois, il faut dénoncer le trop grand nombre de victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. En 2024, c’est 246 travailleurs et travailleuses qui ont perdu la vie en pratiquant leur profession, c’est 36 victimes de plus qu’en 2023.

« Encore cette année, le monde du travail est en deuil. On ne peut comprendre nos gouvernements qui font la sourde oreille aux revendications des travailleurs et travailleuses dans le but de mieux les protéger dans leurs milieux de travail. On ne le répètera pas assez souvent, la prévention doit être au cœur de nos préoccupations », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

« 246 décès, c’est le plus grand nombre de personnes décédées depuis les 10 dernières années. Pour la FTQ, plus ça change, plus c’est pareil. En 2021, le gouvernement de la CAQ nous a imposé un nouveau régime en santé et sécurité au travail qui devait agir sur la prévention, mais on attend toujours que les mécanismes censés protéger les travailleurs et travailleuses soient mis en place. Combien faudra-t-il encore de victimes pour que ce gouvernement se réveille ? », questionne le secrétaire général