Les négociations difficiles au Barreau du Québec inquiètent au plus haut point les avocats représentés par le Syndicat des employées et employés professionnel.les et de bureau section locale 571 (SEPB-571), qui craignent de ne plus être en mesure de répondre de leur mission : protéger le public.
Une de leur principale demande concerne la surcharge de travail et l’embauche de plus de professionnels afin de traiter les nombreux dossiers qui s’accumulent et qui, par ailleurs, sont plus complexes qu’avant.
« Depuis plusieurs mois, les dossiers s’accumulent. Nous nous voyons régulièrement obligés de travailler bénévolement les soirs et parfois même les fins de semaine afin de garder la tête hors de l’eau. On ne peut pas soutenir ce rythme plus longtemps. Les dossiers prennent de plus en plus de temps à être traités et c’est le public qui écope. »
« On part de loin » souligne Me Dominique Jolin, présidente du syndicat des employé.es du Barreau du Québec, « puisque la partie patronale refuse même d’admettre que la surcharge de travail existe ». Pour calmer le jeu et tenter de se faire rassurante, la direction affirme qu’elle est en pleine transformation numérique qui va, semble-t-il, alléger et faciliter le travail des avocats.
« La numérisation ne fera pas disparaître les dossiers comme par magie, la technologie a des limites. On gère des dossiers qui impliquent des humains. Selon notre évaluation, la transformation numérique aura peu d’impact sur notre surcharge de travail », ajoute Me Jolin.
La suite… Grève générale illimitée?
En décembre dernier, 95% de nos membres ont voté en faveur de deux jours de grève non consécutifs à exercer au moment jugé opportun.
La quarantaine de membres sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2024.
Depuis le vote de grève, plusieurs rencontres avec un conciliateur n’ont malheureusement pas permis de faire progresser de façon satisfaisante les négociations.
La rémunération et le fonds de pension de certains de leurs membres sont également des enjeux cruciaux de cette négociation.
« Sur le plan salarial, l’offre patronale représente un recul par rapport à ce que le gouvernement a concédé à ses professionnel.les du secteur public (procureur(e)s de la Couronne (DPCP), juristes de l’État) et pour nous, c’est inacceptable. La rémunération a une influence directe sur la rétention et l’attraction de professionnels de qualité.
Notre mission est de protéger le public et de surveiller l’exercice de la profession. Si le Barreau veut recruter les meilleurs avocats, les salaires doivent être conséquents avec ce qui est offert dans le marché.
« Nous comptons exercer nos deux jours de grève sous peu dont la première journée se tiendra le 26 mars 2025 ». La présidente du syndicat espère que l’employeur comprendra enfin l’importance de cette négociation afin d’éviter de considérer des moyens de pression plus drastiques et devoir même envisager la grève générale illimitée.