Le SEPB 610 dénonce à son tour la décision de la STM de privatiser la totalité du service de transport adapté par minibus à compter de 2026. Nous tenons à exprimer tout notre soutien et notre solidarité envers nos collègues chauffeurs (SCFP 1983) et du personnel d’entretien (CSN) qui subiront d’importantes coupures de postes en raison de cette décision mal avisée.
L’impact chez les pros
Les professionnels syndiqués qui travaillent au transport adapté, à ce qu’on nous a dit, ne seraient pas touchés. Nous déplorons cependant que parmi les « économies » que la STM dit réaliser avec cette décision, 130 millions $ concernent la réfection et l’électrification du centre de transport Saint-Michel. On peut aussi penser à tout ce qui entoure le processus de remplacement des minibus, à l’ingénierie et à la planification de l’entretien de ces véhicules.
Des domaines d’activités où les professionnels du SEPB 610 détiennent une expertise importante, et qui auraient sans doute engendré de nombreuses opportunités pour quiconque cherche à progresser et à se développer à la STM.
Couper dans le service et dans l’expertise
Comme l’ont déjà souligné nos collègues des autres syndicats, la décision de céder la place au privé menace directement la qualité de service que reçoit la clientèle qui bénéficie du transport adapté. La STM fait également le choix de sabrer dans son expertise interne pour se rendre dépendante de compagnies privées pour qui le profit primera toujours sur toute autre considération.
En plus des 130 millions $ en immobilisation mentionnés plus haut, ce recul important pour la clientèle du transport adapté générerait 15 millions $ d’économies récurrentes, selon la direction de la STM.
Est-ce que la privatisation du transport adapté est l’idée la plus porteuse qui a émergé des comités d’optimisation de 100 millions $ mis sur pied l’an dernier par la haute direction? Bien honnêtement, on doute même que cette idée radicale ait fait partie des discussions.
Les professionnels auraient certainement de meilleures suggestions à formuler pour arriver à diminuer les dépenses annuelles de 15 millions $ et ce, sans s’aliéner le contrôle de la qualité du service que reçoit notre clientèle parmi la plus vulnérable. Rappelons-nous seulement le coût pour la STM d’un consultant privé par rapport à un salarié de l’interne.
Le début d’un démantèlement tranquille?
Est-ce que ce choix questionnable est le début d’une tendance qui guette les autres services qui sont au cœur de la mission de la STM? Sommes-nous vraiment rendus au point où la vision de la haute direction se résume à céder au privé des pans importants du service public que nous avons la mission de livrer, au profit de contrats de sous-traitance qui réduiront la qualité, causeront des bris de service et menacera à terme la capacité de la STM à remplir sa mission et continuer à se prétendre leader en mobilité durable?
En négo et solidaires
En cette année de négociation de notre prochaine convention collective, le SEPB 610 sera aux côtés des autres syndicats de la STM et des groupes de défense des droits des usagers pour dénoncer cette décision contraire à la mission de la STM et au caractère public des services de transport collectif pour lesquels nous avons choisi de faire carrière.