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Reconnaitre les pratiques antisyndicales des employeurs

Se syndiquer est un droit. Tous les employeurs ne réagissent pas de la même façon face à la syndicalisation, ce qui fait que ce droit n’est pas toujours respecté par les employeurs qui préfèreraient ne pas avoir à négocier les conditions de travail avec un syndicat.

Afin de vous protéger contre des pratiques antisyndicales, il est important d’apprendre à les connaître. Dans cet article, le SEPB-Québec vous explique quelques stratégies mises en place par les employeurs pour dissuader les travailleurs et travailleuses de se syndiquer et mettre des bâtons dans les roues des représentants et représentantes syndicales.

Comment les employeurs découragent-ils la syndicalisation?

Les pratiques antisyndicales peuvent être présentes à tout moment, que ce soit avant, pendant et après la création d’un syndicat. Cela peut aussi se produire pendant la négociation d’une convention collective, ou même lorsque le syndicat est bien établi dans l’entreprise. Elles prennent des formes plus ou moins visibles et explicites. Il faut ouvrir l’œil pour déceler ces stratégies et agir pour les dénoncer.

Mettre en doute l’utilité d’un syndicat. L’objectif est de convaincre le personnel que les services d’un syndicat ne sont pas utiles dans l’entreprise et que le montant de la cotisation syndicale est une dépense dont il pourrait se passer. L’équipe dirigeante peut donner l’illusion de prendre en compte l’avis des employées et employés, promettre de meilleurs salaires et conditions de travail et faire primer l’évolution individuelle sur la négociation collective. On l’appelle souvent la stratégie de la porte ouverte. Cette stratégie est utilisée comme un leurre pour être au courant des stratégies syndicales et des personnes qui y exercent une influence.

Présenter les syndicats comme un risque pour l’emploi. Les dirigeants peuvent semer la peur en menaçant de fermer les bureaux, de délocaliser ou de sous-traiter l’activité si un syndicat est reconnu.

Privilégier un syndicat plus « favorable ». Lors d’une campagne de syndicalisation, l’entreprise peut mettre en avant un syndicat qu’elle considère comme « modéré », sur lequel elle a de l’influence et qui sera moins combatif lors de négociations. C’est ce qu’on appelle « un syndicat de boutique », bref un syndicat factice qui est à la solde de l’employeur.

Intimider les travailleuses et travailleurs syndiqués. Cette pratique antisyndicale consiste à surveiller étroitement le travail de la personne syndiquée pour trouver tout manquement qui pourrait constituer un motif de licenciement. Bien que ces manœuvres soient illégales, car elles briment l’exercice d’un droit reconnu, elles peuvent se produire avec des employeurs mal intentionnés. Une autre forme d’intimidation est de freiner l’évolution de la carrière des personnes syndiquées. Heureusement, une bonne convention collective peut prévenir ce genre de comportement.

Refuser l’accès aux représentants ou représentantes du syndicat. L’employeur peut empêcher des membres de l’équipe syndicale d’accéder au lieu de travail ou aux dossiers et informations nécessaires aux négociations syndicales.

Refuser de négocier. Lorsque l’équipe patronale ne joue pas le jeu des négociations et ne participe pas aux réunions avec le syndicat. Votre syndicat peut intervenir auprès du Tribunal administratif du Travail pour ramener à l’ordre l’employeur. L’employeur est tenu par la loi de négocier de « bonne foi » avec la partie syndicale.

Comment se protéger des pratiques antisyndicales au Québec?

Si vous reconnaissez votre situation dans une des pratiques antisyndicales discriminatoires décrites plus haut, il existe des recours.

Renseignez-vous sur vos droits. Le Code du travail du Québec comprend plusieurs dispositions pour punir les pratiques antisyndicales. Par exemple, l’article 12 indique que l’employeur ne peut pas mentir ni faire des promesses pour décourager l’adhésion syndicale.

Entrez en contact avec une conseillère ou un conseiller syndical. Cela vous aidera non seulement à mieux connaître vos droits, mais aussi vous apportera le soutien dont vous avez besoin.

Prenez soin de tout documenter. Assurez-vous de bien conserver toutes les preuves écrites que vous avez en votre possession pour démontrer les pratiques antisyndicales de votre entreprise. Cela peut inclure des courriels, des notes de réunions ou même les témoignages de vos collègues.

 

Bénéficiez de l’appui d’un syndicat

Les pratiques antisyndicales des entreprises ne sont malheureusement rien de nouveau et existent aussi bien dans le secteur privé que public. Le SEPB-Québec est là pour défendre votre droit de vous syndiquer et obtenir de meilleures conditions de travail. Faites-vous accompagner pour la création d’un syndicat et la négociation d’une convention collective, en nous contactant dès aujourd’hui.