Info-négo: le printemps sera chaud, la mobilisation aussi

Pas moins de 2000 militantes et militants se sont regroupés à Québec le 30 mars dernier à l’occasion d’un rassemblement historique du Front commun.

D’une seule voix, ils ont échangé sur l’état de la négociation et sur l’intensification de leur mobilisation. Des travailleuses et des travailleurs oeuvrant en santé, en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur – membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) – ont échangé sur leurs propres réalités autant que sur leurs points communs tout en discutant stratégies et
moyens de pression à mettre en oeuvre au cours des prochains mois. Tout au long de la journée, les échanges ont porté sur l’importance de mener une mobilisation forte et large.

Profitant de l’heure du diner, les militantes et les militants se sont déplacés devant l’Assemblée national pour rappeler au gouvernement caquiste que ses offre sont loin d’être acceptables et qu’il doit offrir à son personnel davantage qu’un appauvrissement.

Le point sur le « dépôt » du 27 mars et sur la fin des forums

Le 27 mars dernier, les représentants du Conseil du trésor annonçaient le dépôt de la « troisième offre » à la table centrale. Pour le Front commun, il ne s’agit pas véritablement d’un nouveau dépôt, mais plutôt d’un document venant préciser certains éléments inclus dans les offres gouvernementales de décembre 2022, alors que ces précisions étaient demandées depuis des mois !

L’offre salariale demeure la même et la volonté d’appauvrir les travailleuses et les travailleurs est malheureusement toujours sur la table. Ce « dépôt » ne permet toujours pas un enrichissement visant un rattrapage général comme revendiqué.

Quant à sa tentative de transposer les discussions en dehors des tables de négociation, le gouvernement n’a eu d’autre choix que d’abandonner son projet. La présidente du Conseil du trésor, Mme Sonia LeBel, a finalement annoncé la semaine dernière que les forums n’auront pas lieu. Ces enjeux seront discutés aux tables de négociation, comme il se doit.

Dépôt coordonné des listes de services essentiels

Cette semaine, pour la première fois depuis la mise en place de la loi sur les services essentiels, les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux membres de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS déposeront en simultané leurs listes de services essentiels auprès de leurs employeurs respectifs.

Ce dépôt coordonné à tous les employeurs de la santé et des services sociaux est également un geste symbolique, une affirmation concrète de la solidarité
indéfectible des membres du Front commun dans la présente ronde de négociation.

Cette étape obligatoire est un premier pas vers l’acquisition du droit de grève. En effet, la loi prévoit la remise de ces listes auprès de l’employeur au moins 90 jours avant qu’un syndicat puisse exercer la grève. Bien que ce dépôt des listes n’annonce pas l’exercice de la grève dans un avenir immédiat — plusieurs autres délais légaux doivent être respectés —, il fait en sorte que nous serons prêts dans l’éventualité où le recours à la grève deviendrait nécessaire. Vous serez appelés à vous prononcer en assemblée générale, le cas échéant.

Échéance des conventions collectives : le printemps se réchauffe et la mobilisation aussi!

Près de 2000 militantes et militants, issus des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation et de l’enseignement supérieur sont réunis aujourd’hui au Centre des congrès de Québec à l’occasion du rassemblement du Front commun pour marquer l’échéance imminente des conventions collectives du secteur public et discuter de l’intensification de la mobilisation qui s’annonce.

« Nous, d’une seule voix! Le message est clair. Ce rassemblement est l’occasion de tisser des liens, d’échanger et de discuter entre collègues des enjeux de cette négociation et des différentes stratégies, mais c’est surtout une étape importante de la mobilisation pour la ronde de négociations 2023 », d’indiquer François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Magali Picard, présidente de la FTQ.

« Nous sommes prêts à nous mobiliser et nous serons présents sur le terrain pour rappeler au gouvernement que notre objectif est d’améliorer l’accessibilité et la qualité des services en bonifiant les conditions de travail et en accordant aux travailleuses et aux travailleurs des augmentations salariales permettant un enrichissement et une protection permanente contre l’inflation. Après lui avoir tendu la main, on s’attend maintenant à ce que le gouvernement fasse mieux que son dépôt de cette semaine, qui ne bonifie rien et qui continue de faire en sorte que les travailleuses et les travailleurs s’appauvrissent. Ça prend beaucoup plus que de la “réorganisation du travail” et de la “flexibilité” pour pallier les effets dévastateurs de la pénurie de main-d’œuvre sur le quotidien de celles et ceux qui travaillent dans nos réseaux. Il faut réinvestir à la hauteur de la gravité de la situation », de poursuivre les leaders syndicaux.

Le Front commun insiste sur le fait que la population tient aux services publics et qu’elle reconnaît le besoin de réinvestir. La pandémie a démontré à quel point les travailleuses et les travailleurs de ces réseaux font partie du quotidien des Québécoises et des Québécois. Mais il y a une contradiction évidente entre baisser les impôts et parler de restructuration, alors que le Front commun dénonce les bris de services, l’exode de l’expertise et les difficultés d’attraction. « Notre monde est épuisé, c’est très clair. Mais le gouvernement ne devrait pas sous-estimer sa volonté et sa capacité de mobilisation », ont-ils ajouté, tout en faisant valoir l’importance du Front commun dans le contexte actuel.

« Nous, d’une seule voix; ce sont les membres qui l’ont voulu. Ils nous ont demandé de travailler ensemble, en toute solidarité, en contrepoids aux stratégies de division du gouvernement, qui ne font que nuire aux réseaux. Parce que, chaque jour, ce sont ces femmes et ces hommes qui font les frais du manque de vision à long terme dans nos écoles, nos centres, nos hôpitaux, nos CIUSSS, nos collèges, etc. Dans un contexte de finances publiques en bonne santé, il n’y a vraiment aucune raison pour que le gouvernement ne dépose pas de nouvelles offres véritablement bonifiées. »

« Et attention! Il faudra que cette négociation réponde aux besoins des 420 000 travailleuses et travailleurs que nous représentons. Au-delà de l’agenda politique de la CAQ, il y a des centaines de titres d’emploi tout aussi essentiels de laissés-pour-compte par les offres du gouvernement. Le travail des uns influence celui des autres, c’est un écosystème. Et oui, nous entendons défendre et négocier un règlement équitable pour l’ensemble des membres du Front commun. C’est une question de respect. »

Revendications en bref

Rappelons brièvement qu’au plan salarial, le Front commun revendique l’application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC), ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial.

  • Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse);
  • Pour 2024 : IPC + 3 %;
  • Pour 2025 : IPC + 4 %.

Le Front commun porte également d’autres revendications à la table centrale, notamment en ce qui concerne :

  • la retraite;
  • les droits parentaux;
  • les disparités régionales;
  • les assurances collectives;
  • les lanceurs d’alerte.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Le Front commun prend acte de la nouvelle offre du gouvernement du Québec

Dans le cadre des négociations du secteur public, les organisations membres du Front commun (CSN, CSQ, FTQ, APTS) prennent acte du nouveau dépôt du gouvernement du Québec, présenté par le Conseil du trésor à la table de négociation aujourd’hui.

Le Front commun étudiera cette nouvelle offre – qui vient préciser le précédent dépôt – avant de faire tout autre commentaire, et réitère qu’il est prêt à négocier en tout temps afin d’arriver à un règlement à la fois gagnant pour la population du Québec et pour les 420 000 travailleuses et travailleurs qu’il représente dans la santé et les services sociaux, l’éducation et en enseignement supérieur.

Le Front commun rappelle aussi que pour avoir un portrait complet de cette nouvelle proposition du gouvernement, il faudra attendre de voir le contenu des dépôts sectoriels qui seront présentés aux différentes tables au cours des prochaines semaines.

Le compte à rebours est commencé

Rappelons que les conventions collectives du secteur public prendront fin dans 5 jours, le 31 mars 2023. Le Front commun tiendra un grand rassemblement au Centre des congrès de Québec le 30 mars prochain pour souligner cette échéance.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame, d’une part, un mécanisme permanent de protection contre l’inflation et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, pour l’année 2023, le Front commun réclame 100 $ par semaine ou l’Indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l’IPC +3 % et, finalement, pour 2025, l’IPC +4 %.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : www.frontcommun.org.

Être syndiqué au Québec, qu’est-ce que ça veut dire?

Vous avez entendu parler de la syndicalisation ici et là, mais n’en savez pas plus que cela sur le sujet? Vous vous demandez si cette option est pertinente pour vous et vos collègues ? Au SEPB-Québec, Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau Québec, nous avons notamment pour rôle de négocier avec votre employeur les meilleures conditions de travail possible, de promouvoir l’équité salariale et d’améliorer les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs. Poursuivez votre lecture pour en apprendre plus sur ce que cela signifie que de se syndiquer au Québec et sur ce que cela implique pour vous!

Qu’est-ce qu’un syndicat?

Un syndicat est une association dont l’objectif est d’améliorer les conditions de travail des employées et employés et de défendre leurs intérêts. Il permet au personnel d’une entreprise de se regrouper pour, collectivement, se négocier des conditions de travail avantageuses et d’éliminer les injustices en transigeant d’égal à égal avec l’employeur.

Qu’est-ce que le droit d’association au Québec?

Le droit d’association, ou droit à la syndicalisation, est reconnu par les lois du Québec et du Canada. Il implique que toute personne salariée qui le désire peut choisir d’adhérer à un syndicat et participer à ses activités, à condition que ces dernières soient légales et respectent la convention collective. L’adhésion est volontaire et confidentielle, et l’employeur ne peut nuire aux activités de l’association de ses employés.

Qui peut se syndiquer?

Toutes les personnes salariées ont le droit de se syndiquer. Cela dit, il existe certaines exceptions. Nous vous invitons à nous contacter pour que l’on puisse échanger sur votre réalité.

Comment se syndiquer?

Pour que votre association soit reconnue, il faut qu’elle ait obtenu une accréditation au Tribunal administratif du travail (TAT) ou au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI pour les salariés dans les entreprises de chartes fédérales). Une fois l’accréditation en main, un représentant des salariés concernés pourra négocier avec l’employeur afin de faire appliquer une convention collective de travail.

Quels sont les avantages de se syndiquer?

Le fait de se syndiquer peut entraîner de nombreux avantages, tels que les suivants :

  • Le salaire et les conditions de travail sont améliorés et garantis;
  • La sécurité d’emploi est meilleure et il y a plus de transparence dans le mouvement de personnel;
  • Le régime de retraite, les assurances collectives et les congés sociaux sont plus avantageux;
  • Les négociations sont facilitées dans l’entreprise;
  • Le travail accompli est finalement reconnu à sa juste valeur.

Vous souhaitez obtenir un accompagnement pour permettre à votre regroupement de se syndiquer au Québec? Au SEPB-Québec, nous pouvons vous aider à évaluer la faisabilité de votre projet et à déterminer la meilleure stratégie à adopter pour mener à bien votre campagne de syndicalisation. Adressez-vous à l’un de nos conseillers!

Budget du gouvernement du Québec: des baisses d’impôt irresponsables qui profitent aux plus riches

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) est extrêmement déçue des choix du gouvernement de la CAQ qui, avec ce budget, choisit de priver la société québécoise de dizaines de milliards de dollars.

Une baisse d’impôt irresponsable

« Ce budget irresponsable va priver la population du Québec de plus de 9 milliards de dollars sur 6 ans dans les services publics. La CAQ fait un choix purement idéologique; on préfère des mesures populistes et peu structurantes plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes dans un contexte où les besoins sont criants. Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement réclamait récemment de l’argent du fédéral pour mieux financer le système de santé qui est au point de rupture? Tout d’un coup, on aurait maintenant les moyens de baisser les impôts. C’est complètement incohérent! », explique la présidente de la FTQ, Magali Picard.

« Il est clair que pour les Québécois et les Québécoises qui sont durement frappés par l’inflation, cette baisse d’impôt fait miroiter une économie intéressante, mais en réalité, elle profite surtout aux plus riches. Pour le contribuable moyen, c’est-à-dire la majorité de la population, on parle d’une réduction moyenne d’un peu plus de 300 $ par année alors que pour les personnes qui gagnent 100 000 $ et plus, on atteint les 810 $. Pendant ce temps-là, les gens n’ont toujours pas accès à un médecin de famille et attendent des heures impossibles aux urgences, et le personnel du système public continue d’avoir des conditions salariales et d’exercice d’emploi déplorables! », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Un retour à l’austérité

La FTQ constate par ailleurs que le gouvernement passe en mode austérité dès 2024-2025 avec de trop faibles augmentations dans le réseau de la santé et des services sociaux et en éducation. « Cela nous confirme que le gouvernement n’a pas du tout l’intention de bonifier son offre salariale famélique de 9 % sur 5 ans pour le personnel du secteur public. La CAQ va même jusqu’à qualifier cet appauvrissement d’offre “avantageuse”. Ce n’est pas sérieux! », ajoute Magali Picard.

Réduire la dette : une obsession

« Le gouvernement maintient son obsession de réduire le poids de la dette alors que celle-ci est tout à fait gérable. Plutôt que de privilégier une diminution du poids de la dette par la croissance économique, le gouvernement continuera de verser d’importantes sommes au Fonds des générations au lieu de les investir dans les services publics. Il restera quoi aux générations futures lorsqu’il n’y aura plus de service public et de programmes sociaux? », conclut la présidente.

Rencontre avec le ministre de l’Éducation : les problèmes du soutien scolaire ont été soumis à Bernard Drainville

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville a été informé des différentes problématiques vécues par les employées du soutien scolaire syndiquées au SEPB-Québec.

Le Conseil national du soutien scolaire (CNSS), organisme du SEPB-Québec dont le mandat est de représenter les travailleuses et travailleurs du soutien scolaire dans cinq centres de services et commissions scolaires, a rencontré le ministre Drainville à Québec le lundi 13 mars.

Le président par intérim du CNSS, Jean-François Labonté, était accompagné de représentants d’autres syndicats de la FTQ.

Les représentants syndicaux ont sensibilisé le ministre aux problématiques suivantes :

  • La forte représentation féminine de nos membres, qui composent 92 % de notre organisation;
  • La précarité de leurs emplois, signifiant que plus de 80% de nos membres vivent une situation de précarité en raison de leur contrat temporaire, à temps partiel ou en étant mis à pied pendant l’été.
  • Du revenu annuel moyen inférieur à 30 000 $ pour la majorité de nos membres, plaçant certains d’entre eux sous le seuil de pauvreté ;
  • Des primes d’assurance-médicaments coûteuses, qui constituent un fardeau pour nos membres et leurs familles.
  • De leurs responsabilités familiales importantes qui nécessitent plus de congés de maladie pour s’occuper de leurs enfants, ce qui peut entraîner des absences plus fréquentes que les employés masculins;
  • De la difficulté pour la majorité de nos membres de cotiser pleinement à leur fonds de pension en raison de la précarité de leur emploi, ce qui fait en sorte qu’elles sont en situation précaire à la retraite;
  • De l’explosion de la violence dans nos milieux, et le nombre d’employés des écoles ayant reçu des indemnisations de la CNESST pour cette raison;
  • Du roulement de personnel devenu endémique, ce qui rend à risque les élèves les plus vulnérables et la qualité de notre système éducatif public.
  • Des difficultés financières qui entraînent des problèmes de santé mentale ou de dépendance.

L’équipe a tenté de faire comprendre au ministre que ces problématiques ont un impact direct sur la pénurie et la faible attractivité des emplois de soutien dans nos milieux de travail, notamment chez les éducatrices en service de garde, les surveillants d’élèves, les TES et les PEH, ce qui entraîne le départ de nos membres et rend le recrutement de nouvelles employées difficile pour les commissions scolaires et les centres de services.

En mode solution

Nous avons également présenté nos propositions pour résoudre ces problèmes, notamment en offrant des postes à temps plein avec des salaires décents, en réduisant la période de mise à pied temporaire, en offrant plus de jours de congé de maladie (de 7 à 10) et en diminuant le coût des primes d’assurance-médicaments.

En ce qui concerne la violence, vos représentants ont proposé au ministre de mettre en place des mesures telles que des formations en prévention de la violence adaptées aux réalités de chaque établissement pour tous nos membres avant la rentrée des élèves. Nous avons également suggéré d’augmenter le nombre d’heures de travail pour les TES, les éducatrices en service de garde, les PEH et les surveillants d’élèves afin qu’ils puissent planifier, préparer et intervenir efficacement, ainsi que participer à la postvention pour mieux comprendre les événements et améliorer les interventions.

Enfin, nous avons suggéré l’instauration d’une prime TGC (trouble grave du comportement) pour fidéliser le personnel travaillant auprès d’une clientèle à risque élevé de comportements violents ou d’agression.

Un ministre à l’écoute

En conclusion, les enjeux relatifs aux conditions de travail de nos membres de notre organisation sont complexes et nombreux. Toutefois, notre rencontre avec le ministre de l’Éducation nous a permis de présenter nos préoccupations de manière claire et concise, ainsi que nos propositions pour résoudre les différentes problématiques vécues par nos membres.

Le ministre était à l’écoute de nos préoccupations sans toutefois faire de promesses. Il a été grandement étonné et surpris par la réalité de la précarité de nos membres, en particulier en ce qui concerne le revenu moyen de nos membres et les coûts des primes d’assurance-médicaments. Ne reste plus qu’à espérer que l’écoute et la compassion du ministre Drainville trouvent écho aux tables de négociation.

Négociations du secteur public: le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander — encore une fois — de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

 Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Qui est indisponible aux tables? Le gouvernement

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a accusé la semaine dernière « les syndicats » de ne pas être présents aux tables de négociation. Une déclaration mensongère, qui envoie un très mauvais message pour la suite des négociations. Les syndicats sont présents et prêts à négocier depuis le début. C’est le gouvernement qui refuse de se rendre disponible.

J’ai une excellente collaboration avec madame LeBel [Alors c’est des efforts communs qu’on fait [Et Mme LeBel, avec son équipe [ils font un boulot extraordinaire, mais il faut qu’il y ait des gens devant eux[je demande aux employés de dire à leurs syndicats : Soyez aux tables de négociation en ce moment.

– Christian Dubé, 15 février 2023

Mettons les choses au clair : les organisations syndicales sont présentes, tant aux tables sectorielles qu’à la table centrale. Les pourparlers sont d’ailleurs entamés depuis janvier. La réalité, c’est que nos vis-à-vis refusent d’offrir plus de disponibilité, en plus de rejeter plusieurs des dates de rencontre que nous leur proposons. À certaines tables, c’est à coup de séances de 4 heures aux deux semaines que le gouvernement se rend disponible pour faire avancer la négociation. D’ailleurs, il est difficile de prévoir des rencontres plus de deux semaines à l’avance. À ce rythme, la négociation va s’éterniser et nous serons encore aux tables en 2026!

Le Front commun invite donc le gouvernement à cesser de faire des relations publiques et à ouvrir son agenda afin de négocier « sérieusement, activement et rapidement », comme le disait si bien Sonia LeBel le 11 janvier dernier. Soyez cohérent s’il-vous-plaît.

De plus, le Front commun convie le gouvernement à déposer rapidement des propositions concrètes aux tables afin de permettre d’avancer dans les prochaines semaines. De notre côté, nous sommes prêts et avons de multiples solutions pour améliorer les conditions salariales et de travail, ainsi que pour répondre aux défis importants auxquels nous faisons face collectivement en éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Discussions amorcées

Les pourparlers à la table centrale ont débuté en janvier. Quatre rencontres ont eu lieu jusqu’ici. Les porte-paroles du Front commun ont demandé des éclaircissements à leurs vis-à-vis concernant les offres déposées en décembre et ont commencé la présentation de certaines propositions aux vis-à vis patronaux. Le gouvernement a lui aussi posé des questions sur nos revendications. Ce passage était nécessaire avant d’entrer dans le vif du sujet. Nous espérons que le gouvernement sera maintenant disponible pour négocier rapidement et sérieusement.

Restez à l’affût, nous vous tiendrons au courant de l’avancement des discussions.

Déclarations du gouvernement : le Front commun met les points sur les i

Le Front commun réagit vivement aux déclarations trompeuses du ministre de la Santé, Christian Dubé, et du premier ministre, François Legault, qui exhortaient aujourd’hui les syndicats à se présenter aux tables de négociation.

« C’est assez ordinaire d’entendre ces déclarations alors que les équipes de négociation sont disponibles aux tables de négociation et peinent à obtenir des dates de rencontre. Soyons très clairs : nos équipes sont prêtes, elles ont déposé à chacune des tables de négociation des propositions très concrètes de solutions et ont proposé plusieurs dates de rencontre, mais la partie patronale ne semble pas vouloir se rendre autant disponible. Au rythme des séances actuellement proposé par la partie patronale, les négociations vont s’éterniser. On voudrait rappeler au Conseil du trésor que l’année 2023 compte 12 mois et qu’à ce rythme, ces négociations vont durer trois ans! », de réagir les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Plutôt que de faire des relations publiques, on souhaiterait que le gouvernement déploie autant d’énergie sur l’ensemble des tables de négociation. Doit-on comprendre qu’il n’est pas prêt et qu’il cherche à gagner du temps? Considérant l’ampleur des enjeux qui animent nos réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, le gouvernement devrait s’affairer à rapidement convenir aux tables de solutions qui pourront être déployées dans les réseaux plutôt que de consacrer ses énergies à détourner l’attention dans les médias! C’est assez ironique venant d’un gouvernement qui clame haut et fort qu’il faut sortir de “nos vieilles habitudes et façons de faire”. »

Le Front commun soutient qu’il s’agit d’un bien mauvais message à envoyer aux quelque 420 000 travailleuses et travailleurs du secteur public qu’il représente ainsi qu’à la population. Les équipes de négociation attendent toujours un calendrier de rencontres digne de ce nom pour les différentes tables.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

 

Fermeture du Archambault Berri : peine et consternation

C’est avec peine et consternation que le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau, section locale 574 (SEPB-574) a appris la fermeture prochaine du magasin Archambault Berri, situé au coin des rues Berri et Sainte-Catherine à Montréal.

L’actuel propriétaire du Archambault, Renaud-Bray, a annoncé vouloir fermer les portes de la succursale montréalaise le 30 juin prochain. Une trentaine d’employé-es se retrouveront sans travail.

« Nos premières pensées vont aux personnes qui travaillent chez Archambault. Ces femmes et ces hommes débutent l’année 2023 du bien mauvais pied. Nous sommes de tout cœur avec elles et nous allons nous assurer que le processus de fermeture se fasse dans le respect des artisans du Archambault Berri », mentionne Dominic Béland, président du SEPB-574.

Le Archambault Berri est une véritable institution à Montréal. Le magasin a ouvert ses portes en 1896. À l’époque, Archambault vendait des partitions et des instruments de musique. Sous sa forme actuelle (librairie et instruments de musique), le Archambault a pignon sur rue depuis 1972.

« Archambault fait partie de l’histoire de Montréal, ce sera une grande perte pour tout le monde. Nous analysons actuellement les conditions de fermeture et nous discutons avec l’employeur. Les dispositions de la convention collective devront être respectées. Soyez certains que nous serons présents tout au long du processus pour nous assurer que nos membres bénéficient d’une transition juste et respectueuse », conclut M. Béland.