Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville a été informé des différentes problématiques vécues par les employées du soutien scolaire syndiquées au SEPB-Québec.
Le Conseil national du soutien scolaire (CNSS), organisme du SEPB-Québec dont le mandat est de représenter les travailleuses et travailleurs du soutien scolaire dans cinq centres de services et commissions scolaires, a rencontré le ministre Drainville à Québec le lundi 13 mars.
Le président par intérim du CNSS, Jean-François Labonté, était accompagné de représentants d’autres syndicats de la FTQ.
Les représentants syndicaux ont sensibilisé le ministre aux problématiques suivantes :
- La forte représentation féminine de nos membres, qui composent 92 % de notre organisation;
- La précarité de leurs emplois, signifiant que plus de 80% de nos membres vivent une situation de précarité en raison de leur contrat temporaire, à temps partiel ou en étant mis à pied pendant l’été.
- Du revenu annuel moyen inférieur à 30 000 $ pour la majorité de nos membres, plaçant certains d’entre eux sous le seuil de pauvreté ;
- Des primes d’assurance-médicaments coûteuses, qui constituent un fardeau pour nos membres et leurs familles.
- De leurs responsabilités familiales importantes qui nécessitent plus de congés de maladie pour s’occuper de leurs enfants, ce qui peut entraîner des absences plus fréquentes que les employés masculins;
- De la difficulté pour la majorité de nos membres de cotiser pleinement à leur fonds de pension en raison de la précarité de leur emploi, ce qui fait en sorte qu’elles sont en situation précaire à la retraite;
- De l’explosion de la violence dans nos milieux, et le nombre d’employés des écoles ayant reçu des indemnisations de la CNESST pour cette raison;
- Du roulement de personnel devenu endémique, ce qui rend à risque les élèves les plus vulnérables et la qualité de notre système éducatif public.
- Des difficultés financières qui entraînent des problèmes de santé mentale ou de dépendance.
L’équipe a tenté de faire comprendre au ministre que ces problématiques ont un impact direct sur la pénurie et la faible attractivité des emplois de soutien dans nos milieux de travail, notamment chez les éducatrices en service de garde, les surveillants d’élèves, les TES et les PEH, ce qui entraîne le départ de nos membres et rend le recrutement de nouvelles employées difficile pour les commissions scolaires et les centres de services.
En mode solution
Nous avons également présenté nos propositions pour résoudre ces problèmes, notamment en offrant des postes à temps plein avec des salaires décents, en réduisant la période de mise à pied temporaire, en offrant plus de jours de congé de maladie (de 7 à 10) et en diminuant le coût des primes d’assurance-médicaments.
En ce qui concerne la violence, vos représentants ont proposé au ministre de mettre en place des mesures telles que des formations en prévention de la violence adaptées aux réalités de chaque établissement pour tous nos membres avant la rentrée des élèves. Nous avons également suggéré d’augmenter le nombre d’heures de travail pour les TES, les éducatrices en service de garde, les PEH et les surveillants d’élèves afin qu’ils puissent planifier, préparer et intervenir efficacement, ainsi que participer à la postvention pour mieux comprendre les événements et améliorer les interventions.
Enfin, nous avons suggéré l’instauration d’une prime TGC (trouble grave du comportement) pour fidéliser le personnel travaillant auprès d’une clientèle à risque élevé de comportements violents ou d’agression.
Un ministre à l’écoute
En conclusion, les enjeux relatifs aux conditions de travail de nos membres de notre organisation sont complexes et nombreux. Toutefois, notre rencontre avec le ministre de l’Éducation nous a permis de présenter nos préoccupations de manière claire et concise, ainsi que nos propositions pour résoudre les différentes problématiques vécues par nos membres.
Le ministre était à l’écoute de nos préoccupations sans toutefois faire de promesses. Il a été grandement étonné et surpris par la réalité de la précarité de nos membres, en particulier en ce qui concerne le revenu moyen de nos membres et les coûts des primes d’assurance-médicaments. Ne reste plus qu’à espérer que l’écoute et la compassion du ministre Drainville trouvent écho aux tables de négociation.