Les candidats à la mairie de Montréal doivent clarifier leurs intentions quant au maintien du niveau de service de la STM en 2022
Sylvain Forest, président, Syndicat du personnel administratif, technique et professionnel du transport en commun (SCFP 2850)
Marc Glogowski, président, Syndicat des professionnels de la STM (SEPB 610)
Marc-Édouard Joubert, président, Conseil régional FTQ Montréal métropolitain
Pino Tagliaferri, président, Syndicat des chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro et employés des services connexes au transport de la STM (SCFP 1983)
En mars 2020, alors que la grande majorité de la population s’est confinée pour freiner la propagation de la COVID-19, les employés de la STM que nous représentons se sont rapidement adaptés dans leur travail et ont permis de maintenir le niveau de service de transport en commun offert à la population. À travers les confinements, fermetures et couvre-feu, nous avons transporté sécuritairement les travailleuses et travailleurs essentiels vers les hôpitaux, commerces d’alimentation et industries jugées prioritaires.
Aujourd’hui, les usagers sont progressivement de retour, à mesure que les directives de santé publique sont allégées. Depuis le début septembre, l’achalandage dépasse les 50% de son niveau pré-pandémique et l’automne laisse présager que cette tendance à la hausse se poursuivra.
Or, ce retour de la population dans les bus et le métro coïncide ironiquement avec la persistance de scénarios de coupures dramatiques dans ces services dès 2022.
Nous apprenions cette semaine que la STM se disait contrainte de mettre de l’avant des scénarios de coupures importantes dans les services que nous offrons à la population, afin de combler un manque à gagner de 62 millions $ qui persiste, pour le seul budget 2022. Nous sommes consternés d’apprendre qu’aucune solution n’ait encore été mise de l’avant par les gouvernements depuis le dévoilement en juin dernier de tels scénarios de coupure dans des documents de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Parallèlement, alors que le gouvernement du Québec souhaite accélérer les projets d’électrification et que les infrastructures de transport en commun sont vues comme un secteur prioritaire de relance, la STM se fait demander dans les coulisses de ralentir la cadence de ses projets d’investissement! Ceci sans compter que l’arrivée imminente du Réseau express métropolitain (REM) fait dire à certains que celui-ci devrait se financer par des réductions de service dans les bus et le métro!
Le maintien du service, un engagement à prendre
Ces jours-ci, à la veille de la COP26 à Glasgow, les candidats à la mairie de Montréal détaillent leurs visions respectives de la relance de la métropole, qu’on dit vouloir « verte » et « durable ».
Or, la crise du financement à court terme des services de la STM constitue un obstacle majeur à toutes ces promesses et ambitions de relance, si on ne veut pas que reprise économique rime avec reprise de la congestion routière et des émissions de GES.
Les engagements en mobilité des candidats à la mairie de Montréal font étonnamment abstraction de cette impasse financière incontournable à court terme. Nous attendons des candidats qu’ils réagissent fermement à ces scénarios de coupure troublants et qu’ils écartent sans équivoque la possibilité que les services de transport en commun à Montréal soient diminués en 2022.
Au nom des usagers – de plus en plus nombreux – dont nous assurons le déplacement quotidiennement, nous demandons aux candidats à la mairie de Montréal de s’engager à mettre en place les solutions permettant d’assurer un financement suffisant à la STM pour maintenir le niveau de service actuel dans les bus, le métro et le transport adapté.
Les Montréalais doivent avoir l’assurance qu’une mauvaise surprise ne les attend pas au lendemain de l’élection du 7 novembre et que la candidate ou le candidat qu’ils choisiront ne cache pas son intention de réduire le service sur lequel ils comptent.