Négociations dans le secteur public: des offres qui nous laissent sur notre faim

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et ses syndicats affiliés dans le secteur public (SCFP-Québec, SQEES-298, SEPB-Québec, UES 800) prennent acte de la nouvelle proposition déposée ce mercredi par le Conseil du trésor, mais visiblement c’est nettement insuffisant pour signer un nouveau contrat de travail.

« Bien qu’il y ait des éléments qui méritent d’être regardés de près, nous sommes encore bien loin d’un accord. Si on reconnait que le gouvernement a fait des petits pas, il en reste beaucoup à faire pour conclure cette négociation. Après un an et demi de négociation, c’est un peu décevant », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Dans sa proposition, Québec maintient son offre salariale de 5 %, et ajoute 1 % pour la dernière année de la convention collective liée à l’Indice des prix à la consommation et à la croissance économique, des conditions qui s’apparentent à une profession de foi. Des montants forfaitaires sont également proposés, malheureusement non récurrents et qui, à la retraite, ne sont pas comptabilisés dans la pension versée aux travailleuses et travailleurs.

« On est loin de la coupe aux lèvres. Quant aux offres salariales différenciées, il y a bien sûr des types d’emplois qui méritent des correctifs, cependant, ça ne laisse pas de place pour des hausses pour les autres salariés. Concrètement, les offres de Québec ne règlent pas le retard salarial de 9,4 % des travailleurs et travailleuses du secteur public, ce qui signifie encore une fois une perte du pouvoir d’achat de nos membres », ajoute le président de la FTQ.

« Nos gens sont mobilisés et nous allons accentuer cette mobilisation. Les travailleuses et travailleurs de la santé, de l’éducation et des services sociaux veulent une reconnaissance de la valeur de leur travail. Ce qui est sur la table ne règle en rien le grave problème d’attraction et de rétention du personnel de même que les conditions d’exercice d’emploi. Québec doit prendre la mesure des sacrifices des femmes et des hommes qui tiennent à bout de bras les services publics. Pour nous, les négociations sont loin d’être terminées », conclut le président de la FTQ.

Un an sans contrat de travail : le personnel du secteur public se mobilise les 29, 30 et 31 mars

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et ses syndicats affiliés dans la négociation du secteur public (SCFP-Québec, SQEES-298, SEPB, UES 800) annoncent une série d’actions de visibilité et de manifestations (29, 30, 31 mars) pour dénoncer l’absence de progrès aux tables de négociation. Le 31 mars prochain, cela fera un an que les travailleuses et travailleurs sont sans contrat de travail et plus d’un an que les négociations amorcées à l’automne 2019 piétinent.

Déjà, depuis le 15 mars, une campagne de valorisation des titres d’emplois du personnel est en marche. Les travailleuses et travailleurs sont invités à tourner de courtes vidéos pour dire au gouvernement pourquoi ils sont essentiels au bon fonctionnement des services publics (https://ftq.qc.ca/campagne-de-valorisation-des-titres-demploi/).

Ces journées d’actions connaitront leur point culminant par les mobilisations suivantes :

« Les travailleuses et travailleurs que nous représentons en ont assez. Ces négociations trainent depuis trop longtemps et nos membres en ont ras le bol de se faire dire constamment par le gouvernement qu’ils sont beaux et fins. Ce n’est pas un secret, les personnels de la santé, l’éducation et des services sociaux sont fatigués, épuisés et maintiennent les services à bout de bras. La reconnaissance de leur travail, leur dévouement doit passer par de meilleures conditions d’exercices d’emplois afin de faciliter l’attraction et la rétention du personnel et une rémunération qui tient compte de leur compétence », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

« Malgré les appels du premier ministre en mars 2020 pour régler rapidement les négociations, rien ne bouge. Pourtant, des demandes raisonnables et acceptables ont été présentées au gouvernement, mais en vain. Malheureusement, les négociations piétinent alors que nous attendons toujours des offres acceptables de la part du Conseil du trésor », conclut le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Pour en savoir plus sur toutes les activités de mobilisation : https://ftq.qc.ca/an-de-negociations-on-se-mobilise/.

Budget 2021, réaction de la FTQ: un budget qui aurait pu être plus ambitieux

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon mitigée au troisième budget du ministre des Finances, Éric Girard. La centrale accueille favorablement le report de l’atteinte de l’équilibre budgétaire, mais est déçue de constater que le gouvernement poursuit ses versements au Fonds des générations.

« Le ministre Girard aurait pu utiliser ces sommes pour proposer une relance plus ambitieuse, autant sur le plan économique, environnemental, social et de nos services publics. La crise a mis en lumière la fragilité de notre filet social et des failles de notre système de santé. Ces sommes devraient servir à financer les services publics et les programmes sociaux qui profiteront également aux générations futures! », explique le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La FTQ se questionne sur la façon dont les montants prévus au secteur public seront investis. « À quand des mesures de rétention et d’attraction du personnel? À quand une amélioration des conditions d’exercices d’emploi et une meilleure rémunération des travailleuses et travailleurs? Ça doit être la priorité! Monsieur Legault, j’en profite pour vous rappeler qu’on attend toujours vos représentants à la table de négociation. Ce n’est pas parce que le ministre retarde l’atteinte de l’équilibre budgétaire qu’il doit retarder la signature des conventions collectives dans le secteur public », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Au chapitre de l’environnement, la FTQ est dans l’attente de plus détails. « Ce qu’on veut, ce sont des mesures concrètes pour une transition juste pour les travailleurs et travailleuses, notamment en formation de la main-d’œuvre. Les mesures de mobilité durable sont intéressantes, mais si le ministre veut s’engager dans une réelle transition écologique, il faut des investissements plus ambitieux et une planification sérieuse. Il est temps de se doter d’un véritable plan de lutte contre les changements climatiques qui met à contribution tous les acteurs sociaux et économiques », conclut le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La FTQ salue les sommes supplémentaires dédiées à l’aide aux femmes victimes de violence conjugale, ainsi que celles consacrées à la jeunesse. La centrale accueille aussi favorablement les ressources prévues en santé mentale, pour les ainés et pour la protection de la langue française.

Nouvelle réalité du télétravail: un guide pour s’y retrouver

La nouvelle réalité du télétravail pourrait bien perdurer au-delà de la pandémie et c’est avec cette possibilité en tête que le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau – (SEPB-Québec–FTQ) a produit un guide légal afin de s’y retrouver tant pour les travailleur-ses syndiqués que pour les employé-es non syndiqués.

Le guide de 52 pages couvre l’ensemble des situations engendrées par cette nouvelle réalité, que ce soit la vie privée, le droit à la déconnexion en passant par la fiscalité, les accidents de travail et les assurances habitation.

Les avocates spécialisées dans les relations de travail Helena P. Oliveira et Aude Vaugeois ont travaillé sur ce guide avec l’aide d’autres collègues du SEPB-Québec

« On entend souvent les gens dire que le télétravail c’est merveilleux, on n’est plus coincé dans les bouchons de circulation, on est dans le confort de la maison, etc. Toutefois, un employeur qui voudrait faire de cette mesure extraordinaire une situation permanente doit prendre en considération plusieurs variantes auxquelles on ne pense pas nécessairement de prime abord, d’où l’écriture de ce guide qui pourra être consulté autant par les employé-es que les patrons », explique Pierrick Choinière-Lapointe, directeur exécutif du SEPB.

Pas pour tout le monde

Cela fait tout près d’un an que le confinement a été déclenché au Québec et que plusieurs des membres du SEPB-Québec se sont retrouvés du jour au lendemain en télétravail. Certes, il y a eu une accalmie à l’été 2020, mais l’expérience est suffisamment probante pour faire des constats importants sur le télétravail.

« Ce n’est pas pour tout le monde. Certains de nos membres ont besoin d’aller au bureau, de côtoyer des collègues et de changer d’air. D’autres ne sont tout simplement pas équipés pour travailler de la maison, ce n’est pas tout le monde qui a un bureau personnel dans sa résidence, une bonne chaise ou Internet haute vitesse », ajoute Helena P. Oliveira, avocate, conseillère syndicale au SEPB et co-auteure du guide.

« Un patron qui voudrait faire du mur-à-mur avec le télétravail au lendemain de la pandémie fera face à des problèmes majeurs de santé physique et psychologique au sein de ses travailleuses et travailleurs s’il n’est pas à l’écoute des besoins différents de ses employé-es. Il doit également prendre en considération des enjeux légaux importants. C’est un nouveau sentier qui n’est pas parfaitement balisé, il faut y avancer avec prudence », conclut Aude Vaugeois, avocate, conseillère syndicale et co-auteure du guide.

Pour consulter le guide, cliquez ici.