Vidéo: grande manifestation du secteur public à Montréal

Plusieurs dizaines de manifestants ont envahi la rue Sherbrooke à Montréal afin de dénoncer la lenteur, voir même l’absence de négociation dans le secteur public.

Les employé-es de soutien scolaire et du secteur de la santé affiliés à la FTQ s’étaient donné rendez-vous devant les bureaux montréalais du premier ministre François Legault afin de dénoncer le manque de considération du gouvernement envers les travailleuses et travailleurs du secteur public.

                                                           

En ce jour de l’halloween, la thématique du monde des licornes était tout à fait à propos, puisque ce gouvernement ne semble pas connaître la réalité quotidienne de ses employé-es et il semble vivre dans un monde imaginaire où tout est parfait dans le secteur public.

Voyez l’entrevue du directeur exécutif du SEPB-Québec, Pierrick Choinière-Lapointe une heure avant la manifestation sur les ondes de LCN.

Également le reportage au bulletin de 18h de TVA Nouvelles.

Ajout de trois journées pédagogiques: le personnel de soutien scolaire exige du répit, de l’écoute et de la reconnaissance

Les employés et employées de soutien scolaire membres de la FTQ réagissent avec colère et découragement à l’ajout de trois journées pédagogiques annoncé par le ministre de l’Éducation mardi dernier. Alors qu’ils sont épuisés par les nombreux bouleversements de la pandémie, notamment dans les services de garde, on alourdit ainsi leur tâche, par surprise et sans consultation. Une fois de plus, les employés et employées de soutien des écoles sont laissés dans l’ombre par le gouvernement Legault.

En effet, l’ajout de ces trois journées voudrait dire que les services de garde seraient ouverts toute la journée et sans frais. Leur personnel devrait donc prendre en charge une grande partie des élèves normalement en classe.

Ils réclament donc une rencontre d’urgence entre leurs représentants de la FTQ et le ministre pour trouver des solutions.

«Accorder du répit aux enseignants, c’est très bien, mais le faire en surchargeant du personnel déjà à bout, quelle erreur! Il n’est pas trop tard pour bien faire, il faut convertir ces trois journées en moment de préparation et planification également pour ces membres du personnel, qui en ont cruellement manqué depuis le début de la pandémie», a déclaré le vice-président du SCFP-Québec responsable du secteur de l’Éducation, Guillaume Bégin.

«Nous étions déjà en première ligne au printemps dans les services de garde d’urgence sans les équipements de protection individuelle adéquats. Encore aujourd’hui, les équipements sont excessivement rationnés par endroit. De tout le personnel essentiel, nous sommes parmi les seuls à n’avoir touché aucune prime au printemps, alors que même le personnel des supermarchés en a touché et que nous rendions possibles les services de garde d’urgence. Ça en dit long sur notre dévalorisation chronique», selon la présidente du Conseil national du soutien scolaire (CNSS) du SEPB-Québec, Marie-Claude Éthier.

«Hier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, sans doute pour tenter de réparer le pot qu’il venait de casser, nous a adressé des remerciements sur Twitter et s’est dit ouvert à la discussion. Nous nous attendons donc à des pourparlers rapides et constructifs pour concrétiser ces bonnes intentions. Il faudra aussi voir au-delà des services de garde et venir en aide aux autres employés de soutien, dont plusieurs vivent une grande détresse», de réclamer le président du Syndicat des employés de soutien de la Commission scolaire Central Québec (UES 800), Pierre-Paul Binet.

Soutien scolaire: une mobilisation impressionnante

Au cours des trois derniers samedis, les employé-es du soutien scolaire membre du SEPB-Québec ont manifesté afin de faire entendre leur mécontentement face à leurs conditions de travail exécrables et à l’immobilisme du gouvernement dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

Il s’agit d’une mobilisation impressionnante.

Voyez le résumé vidéo des trois premières manifestations:

Ne manquez pas également notre 4e manifestation, le samedi 31 octobre à 13h30 devant les bureaux montréalais du premier ministre François Legault, au 770 Sherbrooke Ouest. Nos collègues des autres affiliés de la FTQ (santé et éducation) seront de la partie.

Négociations du secteur public: un sondage CROP révèle que les trois quarts des Québécois estiment qu’un règlement aiderait à lutter contre la COVID-19

Un sondage CROP commandé par la FTQ et ses syndicats affiliés impliqués dans la négociation du secteur public (SEPB-Québec, SCFP-Québec, SQEES 298, UES 800) révèle clairement que la grande majorité des Québécois et Québécoises considèrent qu’un accord sur le renouvellement des conventions collectives des travailleurs et travailleuses de l’état contribuerait à lutter contre la COVID-19. En effet, 75% des personnes interrogées ont répondu oui à la question voulant qu’un règlement aiderait à faire face à la pandémie.

« Il est temps de mettre cette négociation derrière nous et de concentrer tous nos efforts à lutter contre la crise que nous traversons. Nous avons déposé des demandes raisonnables et proposé des pistes de solutions gagnant/gagnant pour le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs et pour la population du Québec. Nos gens sont épuisés, ils ont besoin de reconnaissance, de meilleures conditions d’exercice d’emploi et de meilleurs salaires », déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.

« On ne va jamais réussir à recruter et à maintenir en emploi des travailleurs et travailleuses dans le secteur public tant que cette situation ne sera pas réglée. D’ailleurs, la population le comprend bien. Le message est clair : 84% des répondants estiment que la trop grande charge de travail et les salaires trop bas sont les principales causes de la pénurie de personnel », ajoute le président de la FTQ.

D’ailleurs, 77% des répondants au sondage estiment que les salaires versés sont un investissement plutôt qu’une dépense.

Les résultats du sondage, effectué entre le 15 et le 20 octobre auprès de 1500 répondants, sont également très inquiétants pour l’avenir des services publics. Chez les personnes interrogées qui oeuvrent dans le secteur public, 41% ont déclaré, dans la situation actuelle, songer à un changement de carrière, cette proportion grimpe à 56 % chez les jeunes travailleurs et travailleuses de 18 à 34 ans.

« En laissant traîner la négociation, c’est clair que plusieurs travailleurs et travailleuses vont quitter le réseau, d’ailleurs c’est déjà commencé. Nous sommes en train de perdre
des gens d’expérience ainsi que la relève. Le gouvernement doit se réveiller et donner le mandat à ses négociateurs de régler, et rapidement », conclut Daniel Boyer.

Pour consulter le sondage cliquez ici

Statistiques pour déboulonner quelques mythes et mieux comprendre les enjeux de cette négociation :

• Moyenne salariale des employés du secteur public (FTQ) : 36 155,49 $ ;
• Moyenne salariale des employés occasionnels et temporaires (FTQ) du secteur public (autres que réguliers) : 28 490,15 $ ;
• Retard salarial du secteur public (FTQ) : 6,2 % ;
• Pourcentage de femmes que nous représentons (FTQ) : 73,7 % ;
• Pourcentage de travailleurs et travailleuses qui n’ont pas de permanence ou de poste à temps complet (FTQ) : 43,2 %.